Zangdok Palri Actualités No 30 Avril 2017

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Sambhota Ecole Primaire – Orphelinat
No 30 – Avril 2017

 

 

A l’école de Dzogchen

 

l’année scolaire s’écoule sereinement… Quelques changements dans le groupe d’élèves ont eu lieu en début d’année, comme c’est souvent le cas dans cette région où l’aide des jeunes peut être indispensable dans leur famille nomade; et comme à chaque fois, d’autres enfants les ont très rapidement remplacés sur les bancs de l’école, s’intégrant avec facilité dans la communauté de l’école qui fait preuve d’une solidarité étonnante.

 

Cette année-ci, nous avons aussi participé à la construction d’un bâtiment multifonctionnel dans la vallée de Dzogchen, bâtiment qui abritera les élèves pendant la période où des travaux de remise en état seront effectués dans l’école et les dortoirs, qui servira pour les activités extrascolaires des élèves, et qui à long terme pourra accueillir voyageurs et visiteurs de Dzogchen afin d’assurer une rentrée d’argent à l’école.

 

Impression sur les enfants de l’école Sambhota dans le Tibet oriental

 

Matthieu a séjourné un long moment à Dzogchen en 2016 et il a passé du temps avec les enfants et l’instituteur. Il nous livre ses réflexions concernant l’école-orphelinat:

 

Lorsque l’on voyage au Tibet et que l’on rencontre et côtoie des enfants tibétains, on est frappé par leur joie et leur bonheur de vivre. Et lorsqu’un événement lié à leur culture a lieu—une course de chevaux, des danses et chants tibétains, une aide ponctuelle au monastère…—, ils redoublent d’énergie et leurs yeux brillent intensément. Naturellement, la connaissance du tibétain permet de se rapprocher d’eux et de rentrer dans un échange vraiment enrichissant… Mais aussi de voir que l’influence de la modernité se fait de plus en plus sentir, et avec elle, les nombreux enjeux de préservation de leur identité. La question que l’on se pose alors naturellement est de savoir comment cette nouvelle génération de Tibétains pourra garder son identité tout en évoluant dans une Chine qui se développe à toute allure. La seule réponse qui semble valable est … par l’éducation, dans leur environnement qu’est le plateau tibétain. Une éducation moderne mais respectueuse de la culture tibétaine, dont les valeurs bouddhistes sont tellement empruntes de sagesse et de compassion.

 

 

 

C’est le défi que l’association Zangdok Palri s’est donné il y a plus de quinze ans, en créant une école-orphelinat dans la province du Kham, à Dzogchen. Un défi de taille: climat rude, coûts liés à l’infrastructure élevés, difficulté de trouver des professeurs compétents et fiables, logistique pour loger, nourrir et vêtir entre 30 et 40 personnes… tout cela à près de 4000m d’altitude. Et bien entendu, une à deux personnes de confiance pour gérer le complexe tout au long de l’année.

 

Mais revenons à nos enfants… Lors de notre dernière visite à Dzogchen cet été, nous avons été particulièrement surpris par leur désir d’étudier tout en vivant dans leur pays natal afin de préserver leur culture. Certains élèves, les plus anciens surtout, montrent un réel sentiment d’appartenance à leur école; ils sont conscients qu’il s’agit d’une aventure commune et souhaitent voir chaque élève réussir ses études. En d’autres termes, chaque élève semble être honnêtement investi dans ses études, à la hauteur de ses capacités bien entendu.

 

Nous pourrions nous demander si cette école est vraiment nécessaire, étant donné la présence de l’école locale chinoise. Il y a bien sûr le fait que cette école chinoise ne dispose pas des infrastructures pour loger des élèves et ne convient donc pas aux enfants des familles nomades. Mais aussi, comme c’est le cas chez nous en Europe, chaque école est particulière et les nombreuses différences sont liées à la direction de l’école, aux qualités humaines des professeurs, à l’environnement scolaire général, aux valeurs véhiculées tout au long du cursus… Il nous est ainsi apparu évident que ce genre d’école-orphelinat a une place cruciale dans le Tibet de demain.

Po Cha: le thé au beurre tibétain

 

Le thé au beurre salé, thé traditionnel des Tibétains, est parfaitement adapté aux conditions de vie rudes des hauts plateaux himalayens. Nourrissant, donnant de l’énergie, évitant la déshydratation en altitude grâce au sel qui lui est ajouté, il est consommé en grandes quantités par les nomades, non seulement en tant que boisson mais aussi pour le mélanger à la tsampa, farine d’orge grillée qui est leur aliment de base.

 

Au Tibet, on utilise pour sa préparation du beurre et du lait de ‘dri’, la femelle du yak, qui donne un goût beaucoup plus fort que notre lait de vache.

 

Si le cœur vous en dit, voici la recette pour préparer le thé au beurre, un peu occidentalisée…

Pour 4 personnes il faudra 75 cl d’eau, 1 sachet de thé noir de Darjeeling ou une noix de thé noir en brique, 1 cuillère à soupe de beurre de vache, 25 cl de lait entier et du sel.

Faites bouillir l’eau dans une casserole, ajoutez le sachet ou la noix de thé et faites bouillir à nouveau. Enlevez le thé, ajoutez sel, beurre, lait et passez longuement au mixer pour bien homogénéiser le thé. Dégustez brûlant.

Nous remercions de tout cœur

  • les responsables, collaborateurs et collaboratrices du Bazar International qui nous ont très généreusement soutenus cette année-ci, pour la troisième fois déjà, et
  • tous nos donateurs, parrains et marraines qui ont apporté leur soutien à l’école-orphelinat.

C’est votre aide qui nous permet de continuer à développer ce projet porteur d’espoir!