Zangdok Palri Actualités No 29 Octobre 2016

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Sambhota Ecole Primaire – Orphelinat & Sambhota Ecole Secondaire
No 29 – Octobre 2016

 

ZPA 29 cover

 

Voyage à Dzogchen

 

Cet été à nouveau, un groupe d’étudiants de Patrul Rinpoche, le maître bouddhiste qui a fondé l’école-orphelinat à Dzogchen, s’est rendu au Tibet pour des retraites de méditation, et cela a été bien sûr l’opportunité très attendue pour les responsables tibétains et occidentaux de l’école de se rencontrer sur place, de faire le point et de voir ensemble les tâches qui les attendent ainsi que les améliorations à apporter: un nouveau professeur de chinois doit être trouvé rapidement, le bâtiment des dortoirs a besoin de travaux d’étanchéité, le budget annuel doit être revu à la hausse …

Mais ces entrevues ont permis également de mettre en évidence beaucoup de choses positives: à chaque fois que des élèves de l’école-orphelinat passent des tests d’entrée pour des établissements secondaires de la région, leurs scores sont exceptionnels et ils se positionnent sur les premières places. Et surtout, à part les petits tracas quotidiens, les enfants sont épanouis et rieurs, et enthousiastes quand on les questionne sur ‘leur’ école.

 

Notre voyage a aussi été une occasion pour communiquer davantage avec l’instituteur principal, Lekshé: un jeune homme qui sait se faire respecter et maintient une discipline stricte dans la classe. Malheureusement, le deuxième enseignant n’était pas présent lors de notre séjour.

 

A l’école, les journées commencent tôt, par des récitations et de la lecture de 6h à 7h, et les cours se poursuivent jusqu’au soir, interrompus par les repas et quelques courtes récréations. Orthographe, grammaire, poésie, calligraphie, et aussi textes bouddhiques enseignant les valeurs de la compassion et du désir d’aider s’enchaînent pour les deux classes, et Lekshé explique que ses élèves ont une énergie toute particulière: “Comme tous les enfants viennent de familles en grande difficulté, ils ont plus de courage et une plus grande motivation pour étudier que dans d’autres écoles.”

 

Mais il est aussi conscient des défis à relever pour l’avenir: constamment améliorer la qualité de l’enseignement, avoir un champ d‘études le plus vaste et le plus complet possible pour donner à ses élèves un maximum de connaissances pour leur avenir.

 

Carnet de route avec les enfants de la vallée de Dzogchen

 

Clotilde participait à ce voyage et partage ses impressions avec nous:

« Lors de notre visite à Dzogchen l’été 2016, nous avons pu aller constater par nous-même la vie des élèves de l’école que nous soutenons. Les enfants de Dzogchen ont une grande joie et fierté d’aller à l’école et en savourent les bienfaits. Bien que beaucoup de ces enfants résident en internat, loin de chez eux, ils ont la joie au cœur d’avoir une opportunité d’étudier. Comme c’était le cas autrefois en Europe, ils ont une sincère admiration pour leurs enseignants.

 

Il est bien plus valorisé au Tibet de se mettre au service d’autrui que d’être le ou la meilleur(e). Il s’agit de devenir une bonne personne, plutôt qu’une personne brillante. Si les enfants souhaitent tous néanmoins réussir de la meilleure manière, ce à quoi ils s’appliquent avec assiduité, c’est parce qu’ils souhaitent que cela soit utile à leur famille, à la société… Il ne semble pas exister cette envie d’être supérieur, ce besoin d’afficher son succès ni celui de camoufler ses échecs. Par conséquent, ils sont capables de se chahuter très facilement les uns des autres sans en prendre jamais ombrage, toujours au milieu des éclats de rire collectifs. En effet, l’échec n’est absolument pas vécu comme quelque chose d’humiliant : au contraire, cela les fait simplement rire de constater que le résultat obtenu est différent de ce qu’on avait l’intention d’obtenir. C’est comme une bonne farce insolite ! Ils sont par ailleurs très encouragés à recommencer jusqu’à l’obtention du résultat souhaité.

 

Ainsi, joyeux, enthousiastes et souriants, ils semblent tout accomplir avec légèreté et espièglerie, et cela perdure jusqu’à l’âge adulte d’ailleurs. La vie semble être un jeu joyeux pour le peuple tibétain…

 

Notre périple nous a laissé des souvenirs formidables et précieux partagés avec les enfants de l’école de Dzogchen. De notre modeste participation à leur éducation en tant que sponsors, nous voilà repartis transformés, avec des souhaits altruistes pour l’univers entier et plus loin encore s’il se pouvait.

 

Que de bonheur si nos futures générations de jeunes, à Dzogchen, au Tibet ou partout dans le monde, pouvaient ainsi développer encore et encore cet esprit ouvert, dénué de compétition tiraillante et enrichie d’entraide bienveillante. A l’heure où les sciences elles-mêmes en viennent à démontrer les bienfaits de l’altruisme, sur le plan individuel comme collectif, je me prends à rêver d’un monde meilleur… Merci le Tibet, merci les enfants… »

 

(Plus de témoignages dans notre édition de printemps!)

 

Nous remercions de tout cœur

  • les enseignants et les élèves de l’école de Weiler-la-Tour,
  • le Lion’s Amitié pour leur don généreux,
  • les enseignants de Walferdange qui nous ont dédié le bénéfice de la fête scolaire,
  • et M. Jean Schmit qui nous a souvent soutenus au fil des années et à qui nous souhaitons une agréable retraite !